Le Quercy est aujourd'hui un vaste plateau calcaire, parcouru par un réseau karstique actif, pro· fondément entaillé par des vallées aux falaises abruptes, comme celles du Lot ou du Célé. Sur un sol peu épais domine la forêt de chênes, accompagnés de cornouillers, érables, genévriers. La faune est pauvre, peu diverse, et les nombreux chasseurs se satisfont de gibier d'élevage ...
Il y a trente-cinq millions d'années environ, le paysage était bien différent. La période de l'Eocène supérieur, qui s'achevait, avait été chaude et humide, si l'on se réfère à la fois aux paléotempératures (calculées à partir de sédiments marins extra-européens) et aux restes fossilisés de végétaux typiquement tropicaux.
Le Causse du Quercy devait être un plateau très disséqué par la karstification, à surface lapiazée creusée de gouffres en rapide évolution interne, et couvert d'un sol assez épais. Une forêt tropicale humide, avec notamment des Myricacées et des gymnospermes, recouvrait l'ensemble du pays, à peine interrompue au niveau des rares points d'eaux situés dans les bas-fonds. Dans ce cadre vivait une faune considérablement différente de la maigre faune actuelle. Si nous pouvons l'imaginer, c'est grâce aux cadavres des animaux entraînés dans les cavités par les eaux courantes ou les prédateurs, ou bien logeant et mourant dans les milieux souterrains. Nombre de ces restes, fossilisés, sont parvenus jusqu'à nous et sont aujourd'hui l'objet d'étude. 

Le Quercy est aujourd 'hui un vaste plateau calcaire, parcouru par un réseau karstique actif, profondément
entaillé par des vallées aux falaises abruptes, comme celles du Lot ou du Célé. Sur un sol peu épais domine la forêt de chênes, accompagnés de cornouillers, érables, genévriers. La faune est pauvre, peu diverse, et les nombreux chasseurs se satisfont de gibier d'élevage ...

Il y a trente cinq millions d'années environ, le paysage était bien différent. La période de l'Eocène supérieur, qui s'achevait, avait été chaude et humide, si l'on se réfère à la fois aux paléotempératures (calculées à partir de sédiments marins extra·européens) et aux restes fossilisés de végétaux typiquement tropicaux. 

La poche de Ste-Néboule, commune de Béduer (Lot), 15 km environ à l'WSW de Figeac, fait partie du groupe le plus septentrional des gouffres creusés par les ruissellements du Paléogène dans les calcaires jurassiques de la bordure sud-ouest du Massif Central et qui furent comblés à la même époque par des argiles sidérolithiques accompagnées de phosphate de chaux concrétionné ainsi que des restes de la célèbre faune dite «des phosphorites du Quercy» . 

The Caudata are known by two Salamandridae ; one of them is attributed to the genus Megalotriton. The Pelobatidae form the major part of the Anura ; a few bones indicate also the presence of Neobatrachia. 

The few remains recently collected at Ste Néboule (upper Eocene) belong to three genera: the Testudinid Ergilemys, of which it is the oldest occurence in Western Europa, probably Palaeochelys and an unpublished genus, which is peculiar to the Phosphorites du Quercy. Some statements are made on the chelonian fauna as a whole in that région. After the study of some characters proper to the genus Ergilemys, some remarks are made concerning its antecedents and descendants. 

Crocodilians are represented in the Upper Eocene of Sainte·Néboule (Lot) by an isolated parietal and a dorsal scute, bath from young individuals. They are refferred to Diplocynodon sp. Predators (mammals and birds) are probably responsible for the occurrence of remains of small crocodilians (belonging to the genera Allognathosuchus and Diplocynodon) in the phosphorltes of Quercy. 

The Squamates from Sainte-Néboule are charateristic of the Upper Eocene from the Phosphorites du Quercy. Most genera known from this locality do not survive the « Grande Coupure ». Cadurcoboa insolita gen. nov., sp. nov. is a small Boidae very characteristic of the Upper Eocene. 

There are very few birds in the site of Sainte-Néboule. They belong to three species already known in the "Phosphorites" : Paraortyx brancoi, Aegialornis broweri, Cypselavus gallicus, and to one new species, Recurvirostra santaeneboulae. The comparison of some different bones of the genus Cypselavus with some Apodiformes and Caprimulgiformes shows that this genus must be classified in the order Apodiformes. 

The family Didelphidae is represented by three species in the Sainte-Néboule site, phosphorites of Quercy (lower Oligocene, San Cugat's nivel): Amphiperatherium minutum (Aymard), Amphiperatherium sp. and Peratherium cuvieri (Fischer). Only the first  and  third species are abundant (88 and 97 pieces). This two populations are described. The marsupial fauna of the european lower Oligocene is not recognized in its entirety in this site. 

The small insectivorous placental mammals from Ste-Néboule are poorly varied. Two orders of insectivores are documented : the Proteutheria by Pseudorhyncocyon cayluxi (leptictids), the Lipotyphla by Saturninia gracilis and S. beata (nyctitheriids). The bats are only rhinolophoids and mostly hipposiderids. Sufficient populations allow us to restrict the original definitions of three previous species (Hipposideros schlosseri, Palaeophyllophora quercyi, P. oltina). From now, these species can be regarded as monophyletíc. 

La faune d'artiodactyles de Ste-Néboule, qui comprend neuf espèces, présente de nombreux
points communs avec les faunes habituellement rattachées au Ludien supérieur, telles celles de La Débruge ou de Montmartre. A l'inverse de ces localités, on ne connaît pourtant, à Ste-Néboule, ni Oxacronae, ni Anoplotheriinae. Parmi les espèces du gisement se trouve une nouvelle espèce du genre Mouillacitherium (M. schlosseri n. sp.), cette forme devant être interprétée comme le dernier représentant du rameau. Nous faisons connaître par ailleurs la presque totalité de la denture du Dacrytherium saturninii, espèce qui était à ce jour très imparfaitement documentée. Ste-Néboule est, d'autre part, la seule localité où l'on peut signaler l'association probable de deux lignées du genre Amphimeryx. Les primates sont peu diversifiés à Ste-Néboule, puisque le groupe est limité au seul genre Adapis. Les genres Microchoerus et Pseudoloris, que l'on sait pourtant être représentés dans des gisements dâge voisin (Microchoerus ornatus à San Cugat de Gavadons et Mormont-Entreroches, Pseudoloris reguanti à San Cugat de Gavadons, Pseudoloris cf. reguanti à Neustadt ; cf. Louis et Sudre 1975) sont absents dans les faunes du Quercy de cette période. 

La poche à phosphorite de Sainte-Néboule (Lot) a livré au cours des récentes campagnes de fouilles effectuées dans le cadre de la Rep 311 une douzaine de dents ou fragments de dents de paléothéridés à rapporter à 3 taxons. 

The teeth and the astragale of the Creodonta from Ste-Néboule (Lot) are referred to Hyaenodon brachyrhynchus. Isolated teeth fit morphologically the material from La Débruge (Middle Ludian). However, biometric analysis suggests an Upper Ludian age. 

Les Carnivores Fissipèdes de Sainte-Néboule appartiennent tous au genre Cynodictis et semblent constituer une population homogène. Celle-ci se distingue suffisamment des espèces déjà décrites pour constituer un taxon particulier : Cynodictis lacustris neboulensis n. s. sp. . L'étude des variations à l'intérieur de cette population nous a conduit à reconsidérer les critères utilisés pour définir les espèces existantes et à regrouper certaines d'entre elles. Il semble qu'il demeure cependant trois lignées distinctes dans le genre Cynodictis mais le matériel nous paraît encore insuffisant pour traduire cette remarque en termes de systématique. 

Sainte-Néboule has yielded only 4 species of Rodents. But the Theridomyids (Blainvillimys rotundidens and Patriotheridomys altus) are very significative of the age of the locality: Ste-Néboule is lower than the marker level of Escamps 

Le matériel provenant de nouvelles fouilles dans les phosphorites du Quercy, soumis aux divers spécialistes, a conduit à la soutenance de plusieurs thèses d'état: sur les rongeurs (Hartenberger, Vianey-Liaud), les Chiroptères et Insectivores (Sigé), les Artiodactyles (Sudre), les Squamates (Rage) et, en partie, les Chéloniens (De Broin). Chacun dans son domaine, à côté des conclusions d'ordre évolutif, paléogéographique ou paléoécologique, a pu établir des successions stratigraphiques des gisements du Quercy qui se sont révélées largement concordantes. Ainsi la succession des faunes du Quercy est actuellement l'une des mieux établies. Dans ce contexte, les différents spécialistes ont décidé de conjuguer leurs efforts dans l'étude monographique de plusieurs gisements repérés le long de cette échelle, afin de rassembler l'information paléontologique sur des faunes bien précises et de tenter d'obtenir des indications d'ordre taphonomique.